Tunisie – Le printemps tarde à fleurir

La Tunisie, pays déclencheur du “Printemps arabe”, vit sa troisième année en révolution après avoir chassé son dictateur. L’écrivain et poète Francis Pornon a suivi, à travers le pays, une association animant des ateliers de philosophie, et découvert des générations qui s’activent et espèrent. Durant les manifestations et les réunions auxquelles il a assisté, on chante encore les paroles du poète tutélaire Chebbi, mises en musique par la chanteuse Latifa Arfaoui : “Ô tyran oppresseur”, référence au président-dictateur Ben Ali chassé du pouvoir en janvier 2011. Le drapeau national sur fond rouge flotte çà et là, mais les barbelés barrent des places publiques, des démocrates sont assassinés. Le peuple souffre de la vie chère, les politiques tardent à s’entendre, les progrès sont trop lents ou peu visibles… Qu’il est difficile d’accoucher d’un monde nouveau ! Pourtant, femmes et hommes d’idéal humaniste s’y évertuent, parfois avec désillusion, souvent avec espoir.