Passionné par les engins volants, Hayao Miyazaki est aussi un inconditionnel d’Antoine de Saint-Exupéry. L’illustre réalisateur nippon de films d’animation (dont récemment Le garçon et le héron), véritable icône au Japon et partout ailleurs, partage avec l’aviateur et romancier la passion de l’aviation, mais aussi une certaine vision de l’enfance et de l’imaginaire. En 1998, Miyazaki est parti sur les traces de l’écrivain français, auteur de Vol de nuit, Courrier Sud, Terre des hommes… Depuis la piste historique de Toulouse-Montaudran, le cinéaste a rejoint le fortin de Cap Juby, sur la côte atlantique du Maroc, refaisant le voyage du pionnier des Lignes Latécoère et de l’Aéropostale, nommé chef d’escale de 1927 à 1929, entre désert et océan. C’est là, entre désert et océan, que Saint-Exupéry y conçut Le petit prince, roman pour la jeunesse et les adultes, sans doute le plus lu et traduit au monde. Un moment d’émotion pure pour le cinéaste japonais. Une histoire que Gibraltar fait revivre dans son dernier numéro… Récit de Paul Périé et illustrations de Louis Picard.
Les autres récits du dossier Cinéma : la Méditerranée comme miroir :
Comme la littérature, le cinéma est une fenêtre sur le monde. Pour ce nouveau voyage, nous avons choisi sept regards différents sur les mondes méditerranéens. De Robert Guédiguian au cinéma italien, jadis aussi brillant dans la comédie que dans le film politique de dénonciation, des œuvres engagées de Maryam Touzani qui dépeint les marges de la société marocaine conservatrice jusqu’aux films documentaires qui racontent autrement le réel et décryptent les terribles conflits de notre époque. Déchirant la conscience humaine, interrogeant notre humanité même, telle une bouteille à la mer pour secouer notre indifférence, pointer du doigt l’indicible…
- Robert Guédiguian, Itinéraires d’un cinéaste du réel
Marseille est présente dans la majorité de ses films. Ce militant du cinéma entretient le feu de l’utopie sociale afin de nourrir le rêve de lendemains qui chantent.
Entretien d’Hacène Belmessous
- Commedia all’italiana. Récit de David Torres
Le cinéma italien a longtemps tenu le haut de l’affiche grâce à ses irrésistibles comédies, reflets des tares et dérives de la société transalpine. Dix œuvres majeures passées au crible…
- Main basse sur la ville. Dans les bas-fonds de la politique. Récit d’Hacène Belmessous
Lion d’or à la Mostra de Venise en 1963, ce film-choc de Francesco Rosi est un réquisitoire puissant du malaise dont souffre notre vie démocratique.
- Maryam Touzani, réalisatrice : porte-parole des exclus de la société marocaine. Récit de Marc Terrisse
Dépeignant des personnes à la marge dans une société marocaine oscillant entre conservatisme et modernité, le cinéma engagé de Maryam Touzani apparaît comme un hymne à la tolérance.
- Tantura, quand le cinéma éclaire le déni de la Nakba. Récit de Paul Périé
Ce documentaire de l’Israélien Alon Schwartz évoque le massacre du village palestinien de Tantura le 23 mai 1948 dans la foulée de la création de l’État hébreu et de la Nakba, le grand exode des Palestiniens.
- Pour Sama, la tragédie d’Alep, au nom de l’amour. Récit de Santiago Mendieta
Le siège d’Alep en 2016, durant la guerre en Syrie, raconté en dix scènes depuis un hôpital soignant les victimes des bombardements. Un cri d’amour à la vie, en dépit des destructions et de la barbarie.