Le nouveau numéro de Gibraltar (Numéro 8) publie un dossier intitulé Au chevet de la terre sur quelques points sensibles au niveau environnemental de la géographie méditerranéenne.

En voici le sommaire détaillé :

• L’or de Salsigne et son silence empoisonné par Philippe Motta, photographies de Cloé Harent.

Au pied de la Montagne Noire, à deux pas des châteaux de Lastours (Aude) , durant près de cent ans, l’exploitation de la mine d’or de Salsigne a généré des milliers de tonnes de déchets d’arsenic et de métaux lourds accumulés dans les résidus et des monticules. À la fermeture de la mine en 2004, tout a été laissé sur place. Les inondations catastrophiques d’octobre 2018 n’ont fait qu’aggraver et disséminer davantage cette pollution silencieuse et insidieuse le long de la vallée de l’Orbiel qui tue à petit feu les anciens mineurs de Salsigne. L’auteur a écouté les habitants entre angoisse, résignation et déni…

• Camargue, quand la mer monte, par Hélène Servel

Bien que jalousement protégé et surveillé, le delta du Rhône, fait face à une menace insidieuse : la montée inexorable de la mer en Camargue. Canaux, digues, enrochement accumulés depuis des siècles n’y font rien, le flux continue d’avancer et de saliniser les terres. Les autorités et les scientifiques sont partisans à certains endroits de laisser la mer reprendre possession de certains sites. La manade Raynaud, aux Saintes-Marie-de-la-Mer, qui élève des tauraux camarguais, est en première ligne face à ce combat perdu d’avance. Amoureuses du site et de la manade familiale, les jeunes héritières, Aurélie et Aude, sont convaincues qu’elles devront un partir et abandonner la terre de leurs ancêtres.

• L’oasis de Jemma (Tunisie), palmeraie et autogestion après la révolution de jasmin par Fidelma Trevor

183 hectares, 10 000 palmiers datiers parmi les meilleurs de Tunisie. Lors de la révolution de 2011 et du départ du dictateur Ben Ali, les habitants de l’oasis de Jemma, au sud du pays, prennent leur destin en main et chassent les hommes de main du président qui accaparaient les richesses de la palmeraie. Autogestion, mise en commun des outils de production et des recettes agricoles, décisions prises par les habitants… Malgré le retour de la démocratie, cette vie communautaire est remise en cause par le gouvernement à Tunis qui a déclaré “illégale” cette occupation et veut reprendre en main l’oasis

• Désert d’Alméria (Espagne), chronique d’un assèchement annoncé, reportage de Fabien Palem, avec Cédric Falcone

Dans la région la plus aride d’Europe, à Alméría, dans le sud de l’Espagne, la production super-intensive d’oliviers menace de pomper toutes les ressources d’eaux souterraines. Un drame écologique causé par des puits illégaux de plusieurs centaines de mètres de profondeur, qui accélèrent la désertification de la région, dans l’apathie générale d’une population qui pourrait être un jour contrainte de migrer. Reportage dans le Campo de Tabernas, dans la province d’Almería, depuis les canyons et paysages ayant servi de décors aux mythiques westerns de Sergio Leone jusqu’à l’unique oasis du Vieux continent.

• Golfe de Naples : Castel Volturno, paradis perdu d’Erwan, Luigi, Rosa, Mario… récit d’Hélène Bourgon,

Au nord de Naples, Castel Volturno s’étend sur une vingtaine de kilomètres de littoral dans la province de Caserte. Autrefois luxuriante et vivante, cette terre, délaissée par l’État, souffre de la mainmise des clans mafieux de la Camorra et de la mafia nigériane qui s’y est développée. Ce territoire défiguré par les constructions vides et squattées, les trafics, scandales sanitaires, pollution des eaux et des sols ainsi que l’avancée de la mer, survit non sans mal à son passé et aux mouvements de population qui le traversent et y habitent. Cette cité balnéaire délabrée séduit encore ceux qui y venaient durant l’été de leur enfance et se considèrent comme d’authentiques résistants.

• Récit dessiné : Maroc-Espagne, Sous le plastique, des fraises par Anne-Lise Verdier

Chaque année des milliers de femmes marocaines sont recrutées dans leur pays pour la récolte des fraises en Andalousie sous serres plastiques, dans la province de Huelva. Pour la plupart, ces Marocaines ne sont jamais sorties du pays, ne savent ni lire ni écrire, ne connaissent pas leurs droits. Les organisations syndicales espagnoles dénoncent la précarité de leurs conditions de travail, une situation sanitaire indigne ainsi que certains cas d’abus sexuels de la part des patrons espagnols. Le 1er juin 2018, une manifestation spontanée des ouvrières a lieu devant l’une des entreprises de ramassage des fraises, parmi les moins vertueuses. Du jamais vu…

 

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